L’Egypte et la Russie au top de la coopération

14 septembre 2018

C’est confirmé. Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi rencontrera bien Vladimir Poutine à Sotchi le 17 octobre prochain, selon un communiqué du Kremlin. Cette rencontre est loin d’être la première. La plus récente a eu lieu au Caire en décembre 2017; la plus ancienne remonte quant à elle au 12 août 2014 en Russie, juste après le refus d’al-Sissi de prendre part au sommet d’Obama en Afrique (un sommet où l’ancien président américain n’avait de toute façon prévu aucun moment pour s’entretenir directement avec les chefs d’Etats africains). Une manière pour l’Egypte, au-delà de ses différends politiques et militaires récents avec les Etats-Unis (avec lesquels elle est pourtant alliée depuis les années 1970), d’affirmer sa volonté de se rapprocher des BRICS, dont l’approche héritière des non-alignés contraste totalement avec l’unilatéralisme transatlantique. Notons toutefois que les relations entre les Etats-Unis et l’Egypte se sont détendues depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, qui a reçu al-Sissi à la Maison Blanche le 3 avril 2017. 

Ces rencontres sont chaque fois l’occasion de renforcer la coopération entre les deux pays sur le plan économique, agricole, sécuritaire et industriel, avec notamment la perspective de construire une centrale nucléaire en Egypte, la première dans le pays, et une zone industrielle de 525 hectares dans le cadre de la zone économique du canal de Suez, à l’est de Port Saïd. Cette dernière fera l’objet de 190 millions de dollars d’investissements russes et de quelque 7 milliards de dollars d’investissements privés selon les estimations de M. Manturov, ministre russe du Commerce et de l’industrie, qui a co-signé l’accord avec son homologue égyptien Tarek Kabil. Elle se consacrera aux produits de haute technologie et de haute qualité, à destination du marché égyptien et des pays tiers. Elle utilisera les moyens russes pour ce qui est de l’assemblage et de la production. Quant à la centrale nucléaire pour laquelle un accord a été signé entre les deux chefs d’État lors de la visite du 11 décembre 2017 au Caire, elle est prévue pour être construite par Rosatom à Dabaa, à l’ouest d’Alexandrie. Quatre réacteurs sont envisagés, ainsi qu’un transfert de technologie et de savoir-faire dans le domaine du nucléaire civil, le tout pour une somme estimée à environ 25 milliards de dollars. La centrale devrait être achevée en 2022 et entrer en fonction en 2024.

Crédit photo China press photo

 

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