Chine-Afrique centrale : Qui s’inquiète de la dette ?

Nous publions aujourd’hui l’article de monsieur Fred Eka, économiste et chercheur post-doctorat, sur les dangers des investissements non productifs en Afrique centrale. Bien que ne revenant pas sur l’endettement illégitime et massif des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, etc) ces 40 dernières années dans cette région, il soulève la question de la capacité des dirigeants à utiliser les prêts pour le développement de leur pays (comme on le voit au Kenya ou en Ethiopie) et non pour acheter une « paix sociale » et maintenir des régimes qui s’éternisent. Sébastien Périmony

Du fait de la hausse des cours des matières premières, plusieurs pays africains ont recouru à l’endettement pour réaliser des investissements. Si les pays d’Afrique centrale ont globalement investi dans les infrastructures, ils ont aussi, et surtout, dépensés massivement dans des projets non productifs et acheté une forme de paix sociale des populations à coups de subventions des produits de base oubliant d’épargner. On peut même dire qu’ils abusé des financements chinois « faciles » [1] et des emprunts obligataires, en voulant profiter des taux d’intérêt relativement bas. Cet article après fait un point sur l’endettement potentiel des pays d’Afrique centrale à l’égard de la Chine et va étudier le cas du Cameroun.

1. La Chine et la dette africaine

La Chine dispose des réserves en devises de plus de 3000 milliards. Elle est donc à la recherche de matières premières pour entretenir sa croissance, jouant le rôle d’acteur financier des grands projets ferroviaires, barrages, autoroutes et d’infrastructure principalement dans les pays d’Afrique centrale(financement de l’extension du port de Kribi après avoir réalisé la première tranche, construction des stades pour l’organisation des coupes d’Afrique des nations en Angola, au Gabon et au Cameroun…). Malheureusement, certains pays d’Afrique centrale se sont fortement endettés pour financer des projets sans aucune utilité [2]. D’après Qian Keming, vice-ministre du Commerce : « la Chine soutiendra sans relâche le développement de l’Afrique, y compris par les financements ». Le développement économique suppose de pouvoir accéder à des sources de financement. Si cette condition était garantie, tous les pays africains seraient aujourd’hui développés, indépendamment de la nature du financeur. De même, le développement suppose l’existence d’infrastructures (qui supposent les financements précédents), mais qui également ne sont pas des conditions suffisantes. Encore faut-il que ces financements et les infrastructures qu’ils permettent puissent créer les modalités du remboursement des prêts. Or certains dirigeants africains ont la faiblesse de penser que seule la remontée des cours des matières premières devrait permettre de rembourser les dettes à la Chine. Ce qui n’est pas le toujours le cas. En effet, les pays africains ne doivent pas seulement se contenter d’exporter leurs matières premières afin de rembourser leurs dettes, mais aussi exploiter leurs atouts et potentialités (bois brut émergent, produits agricoles…) pour asseoir une stratégie d’industrialisation, partant de leur développement. Et donc oui, les conditions de l’endettement des pays africains se posent même si le financeur est la Chine.

2. Augmentation exponentielle de la dette qui semble dangereuse

De 2000 à 2017, le gouvernement chinois, les banques et les sous-traitants ont consenti des prêts d’un montant de 143 milliards de dollars américains aux gouvernements africains et à leurs entreprises d’État, contre seulement quelques 4 milliards de dollars d’investissement sur la même période. Ainsi, la part de la Chine dans les flux d’endettement extérieur de l’Afrique est passée de 28 % en 2005 à environ 46 % du total en moyenne sur la même période. Selon les chiffres, la Chine représente à elle seule 14 % du stock de dette d’Afrique subsaharienne. A titre d’exemple, sur la dette extérieure totale du Kenya, 55% en constitue une dette envers la Chine, de même que Djibouti avec 60%. Et donc…au vu des conditions très avantageuses des prêts de la Chine, avec des taux d’intérêts de 0% contre 2 à 3% comparés aux pays occidentaux, les pays africains sont tentés d’emprunter encore et encore. Le risque est que ces prêts soient non productifs c’est-à-dire orientés dans les dépenses de fonctionnement et de prestige plutôt que dans les investissements. Selon Ibrahim Anoba analyste pour Africanliberty, la Chine donnerait discrètement des prêts aux dirigeants africains avides et ne communique pas sur les détails du remboursement de prêt de peur de susciter l’émoi du peuple. Ainsi, si les pays africains ne sont pas en mesure de rembourser leurs dettes, la Chine saisit leurs hypothèques, constituées principalement d’actifs clés nationaux. Mais cela n’explique pas la gravité de la situation dans laquelle l’Afrique se trouve [4]. Pour lui, la majorité de ces pays africains ne pourra pas atteindre les objectifs pour lesquels ces prêts ont été contractés, à cause de la corruption et de la mauvaise performance économique. Y’a-t-il une spécificité de l’Afrique sub-saharienne ? D’après le tableau 1, nous observons que cet endettement pèse près de cinq fois plus lourd en termes de prélèvement sur la richesse créée (Afrique : 5,4% ; États-Unis : 1,6 %). Aucun autre groupe de pays ne fait une expérience comparable : les autres PED connaissent un taux d’endettement (relativement à leur PIB) inférieure de moitié moindre (2,1%).

Source : Calcul de l’auteur à partir des données de la CNUCED.
Lecture : Le mot « endettement » doit être entendu ici au sens que nous lui donnons dans ce travail de recherche.

Le G20 a tiré la sonnette d’alarme de la dette publique des pays africains à l’égard de la Chine. Certains économistes parlent du « piège de la dette » et d’autres y voient simplement un problème de soutenabilité. Même en Chine, il y’a une inquiétude grandissante. L’économiste Li Ruogu, ancien président de la Banque chinoise d’import-export (Exim Bank), explique que « peu d’Etats africains ont la capacité de rembourser les sommes prêtées ». Lors du forum sur les « nouvelles routes de la soie » à Pékin en Avril 2018, Christine Lagarde avait indiqué qu’il ne faudrait pas que les pays africains aient l’impression de « repas gratuit », plaidant pour des investissements plus collectifs et une gestion plus attentive. La dette est un excellent outil pour financer le développement des pays africains à condition qu’elle ne fragilise pas le budget des Etats.

3. Endettement et prêts chinois

Les annulations de dette des PED sont globalement bien reçues par les dirigeants africains, telles que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du FMI et de la Banque mondiale, ou l’effacement de la dette historique du Club de Paris au début des années 2000. En Chine, la dette africaine ne fait pas toujours l’unanimité.

Prêts chinois à l’Afrique, 2000-2017

Prêts chinois à l’Afrique, 2000-2017
Source : Initiative de recherche Chine-Afrique (CARI)

Les statistiques d’endettement sont délicates à utiliser [5]. En effet, Il ne faut pas confondre l’endettement à une date donnée avec le montant cumulé des prêts obtenus à cette même date, ni même tenter de comparer ces chiffres avec ceux – très fiables du CARI [6].
Existe-t-il une corrélation entre endettement et prêts chinois en Afrique centrale ? Conformément aux travaux de Thierry Pairault (2019) on calcule le coefficient de corrélation de rang de Spearman [7] à partir des données relative à 2017 du CARI pour les prêts et de la Banque mondiale pour l’endettement.
On arrive à la conclusion suivant laquelle il n’y a pas de corrélation entre l’endettement extérieur des pays d’Afrique centrale en particulier et les prêts que la Chine leur accorde. Ce qui n’exclut ne dédouane pas la Chine dans le surendettement de certains pays. Les effets pervers de la dette se font ressentir à partir d’un certain seuil, et ce, indépendamment de la méthode de calcul de ce seuil, qui fera toute la différence. N milliards d’euros de dettes contractés peuvent être supportable, mais c’est le N plus unième milliard qui sera insupportable. Selon les statistiques d’l’ICA (2017), il y a une chance sur deux que ce milliard supplémentaire en vue de la réalisation des travaux d’infrastructure provienne d’un prêt chinois. Ce qui renforce davantage les accusations vis-à-vis de la Chine. Il y’a très peu d’études de faisabilité et de rentabilité des projets des pays d’Afrique centrale en particulier illustrées par les firmes chinoises. Néanmoins, on ne peut pas nier que les prêts chinois (à taux préférentiels ou non) auraient des objectifs a priori plus politiques qu’économiques et donc que ses études auraient un rôle plus symbolique qu’effectif.

La Chine, créancier majeur de l’Afrique centrale

La Chine est devenue un créancier majeur dans les pays exportateurs de pétrole comme ceux de la CEMAC (graphique). Près de 70 % de la dette publique bilatérale camerounaise sont détenus par Pékin [8]. Au Congo, l’inauguration à Brazzaville du siège de la banque sino-congolaise pour l’Afrique (BSCA-Bank), d’un coût de 53 millions d’euros, a encore gonflé une partie de sa lourde dette publique. La situation n’est guère meilleure en Angola. Les flux annuels de financements aux gouvernements et aux entreprises publiques sont ainsi passés d’un montant insignifiant en 2000 à plus de 6 milliards en 2016. Les prêts à la zone CEMAC CEMAC représentent en AfSS 10 % du total des prêts octroyés aux gouvernements et aux entreprises publiques par la Chine sur l’ensemble de la période 2000‑2017.
Plus de la moitié des investissements hors de la Chine sont dirigés vers l’Afrique. Les prêts accordés par la Chine ont bénéficié avant tout aux pays exportateurs de matières premières, précisément le pétrole. Ils sont facilités par des partenariats commerciaux étroits, l’attributions de marchés publics ou de concessions pétrolières et minières [9] des pays exportateurs d’hydrocarbures de la CEMAC (Cameroun, Congo et Guinée équatoriale) qui sont les principaux bénéficiaires des prêts chinois.

Prêts accordés par la Chine aux pays d’Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)
Prêts accordés par la Chine aux pays d’Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)

Répartition par secteur des prêts chinois accordés aux pays
d’Afrique subsaharienne entre 2000 et 2015 (en %)
Répartition par secteur des prêts chinois accordés aux pays
d’Afrique subsaharienne entre 2000 et 2015 (en %)

Source : Initiative de recherche Chine-Afrique (CARI)

Le développement des échanges commerciaux et des projets d’investissement est effectué, pour l’essentiel, par les banques publiques chinoises (China Exim Bank et China Development Bank). Elles comptent pour 80 % des encours accordés, alors que leur implantation en Afrique centrale demeure limitée.
Les conditions financières des prêts accordés diffèrent selon la nature des partenaires (États ou entreprises privées). Les taux d’intérêt des prêts octroyés par des banques publiques sont souvent conditionnés par une exécution chinoise du projet financé et un tiers des prêts sont garantis par des produits d’exportations (pétrole et minerais). Les entreprises privées, dont la part augmente rapidement, accordent des crédits à des taux en moyenne non concessionnels sur des maturités plus faibles (CARI, 2016).

Coopération Chine-Cameroun : la Chine annule une partie de la dette

Yang Jiechi, membre du parti communiste chinois (PCC) et directeur du bureau de la Commission des affaires étrangères a rencontré le président camerounais Paul Biya à Yaoundé le 19 janvier 2019 ; De cet échange a été convenu une annulation partielle de la dette du pays, presque passée inaperçue. Au départ, la Chine n’a publié aucun communiqué de presse et le gouvernement camerounais n’a pas indiqué l’annulation de la dette dans son compte rendu de la visite de M. Yang. C’est plus tard lors de la parution d’un article de presse chinois qui a déclaré que Pékin avait annulé 3 000 milliards de francs CFA (5,2 milliards de dollars) de la dette camerounaise lors du voyage de M. Yang, que l’existence d’un accord a été révélée.

Le chiffre était incorrect puisque cinq milliards de dollars correspond au montant emprunté par le Cameroun à Beijing depuis 2000, selon le CARI, et dépassent le montant que le pays devrait encore devoir rembourser.
De ce fait, le gouvernement chinois a été contraint de communiquer sur la nature de cet accord.
En début janvier 2019, Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré à CNN: « La Chine a accepté de renoncer à la dette intergouvernementale sans intérêts que le Cameroun n’avait pas remboursée à la fin de l’année 2018« .
Cette dette valait 78,4 millions de dollars. La dette totale du Cameroun s’élève à 5,8 milliards de francs CFA (10 millions de dollars), dont environ un tiers est dû à la Chine, selon le Fonds monétaire international.
En somme, il s’agissait d’une annulation partielle de la dette du Cameroun à l’égard de la Chine.

Pourquoi cette ambiguïté ?

Il convient de rappeler que lors du FOCAC de 2015, le président Xi Jinping avait annoncé 60 milliards de dollars de soutien financier à l’Afrique. Ce qui avait provoqué un déferlement de colère des chinois sur les réseaux sociaux. Les critiques adressées au président se résumaient ainsi : Pourquoi la Chine – où au moins 30 millions de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté [10] – verse de l’argent à l’Afrique. Les autorités s’étaient empressées de supprimer les plaintes sur Internet.
Sans oublier que d’après le CARI, les pays africains ont emprunté 143 milliards de dollars à la Chine depuis 2000. A cet effet, la faveur de Pékin à l’égard du Cameroun pourrait inciter d’autres pays africains fortement endettés comme l’Éthiopie, Djibouti et la Zambie, à s’attendre à une même largesse.
Et puis, la Chine a peut-être voulue de la discrétion dans sa diplomatie du fait des troubles politiques dans les régions respectives du sud et nord-ouest Cameroun. Par ailleurs, sur le plan des affaires, la Chine est de plus en plus surveillée déclare Chris Roberts, politologue à l’Université de Calgary.

Ou va les emprunts chinois au Cameroun ?

Ou va les emprunts chinois au Cameroun ?
Source : Institut John Hopkins, Initiative de recherche Chine-Afrique (CARI)

Prestation de services

La Chine a établi des relations diplomatiques avec le Cameroun en 1971. Depuis le début du XXe siècle, la Chine allège la dette du Cameroun. A titre d’exemple, en 2001, elle avait annulé une dette de 34 millions de dollars. En 2007, la Chine avait effacé 32 millions de dollars supplémentaires et 30 millions de dollars avaient été supprimés en 2010.
Toutefois, ces chiffres sont modestes comparés aux 227 millions de dollars que le Canada avait effacé en 2006, souligne Roberts.
Mais c’est véritablement en 2011 que la Chine s’est engagée envers le Cameroun en acceptant de construire le nouveau port dans la ville de Kribi qui une fois achevé en 2035 sera le plus grand port en eau profonde du pays. En effet, le port de Douala étant délabré et vétuste, celui de Kribi va permettre d’exporter des produits miniers (bauxite, minerai de fer etc…) et booster le projet de développement pétrolier et d’oléoduc Tchad-Cameroun. Les deux premières étapes du projet, construites par China Harbour Engineering Company, se sont élevées à 1,2 milliard de dollars. CHEC construit également une autoroute de 436 millions de dollars pour relier le nouveau port à Douala et a accepté de construire un chemin de fer menant à un gisement de minerai de fer. D’autres sociétés chinoises ont également construit des édifices tout autour de Kribi, en prévision d’une transformation en un centre commercial régional florissant.
Le port de Kribi étendra également la portée de la Route de la soie maritime en Chine, une initiative chère au président Xi Jinping.
« Le golfe de Guinée est stratégique pour la Chine », car cela renforce ses intérêts en Afrique centrale notamment au Gabon. Et « Le Cameroun est l’un des pays pouvant rassembler l’infrastructure énergétique de … l’Afrique centrale. »
L’activité de la Chine au Cameroun ne se limite pas à la construction du port en eau profonde de Kribi. En 2014, la Chine était responsable de 90% de la construction et réfection de routes dans le pays et des firmes chinoises ont construit des infrastructures physiques et de télécommunications (barrages, installations hydroélectriques etc..).
La Chine illustrée par ses firmes a vraisemblablement bénéficié de nombreux contrats signés avec le gouvernement camerounais qui a contracté des emprunts considérables pour financer ces infrastructures. A ce titre, le remboursement de la dette est de plus en plus incertain n’en déplaise aux dirigeants dans une perspective économique défavorable.
« Si vous dites que nous avons prêté cet argent pour ce projet ou cet effort de développement et que nous l’écrivons simplement parce que nous savons que nous ne le récupérerons jamais », a déclaré Roberts, « cela a un effet national, mais cela a aussi des implications internationales. « 
L’une des difficultés concernant les prêts chinois ce sont les effets pervers de la dette. En effet, la Chine fait pression sur les pays qui ne peuvent pas rembourser leurs prêts pour qu’ils concèdent des actifs nationaux clés.

Les difficultés du secteur minier

La décision de la Chine d’annuler une partie de la dette camerounaise intervient à un moment difficile entre les artisans miniers locaux et les sociétés minières chinoises.
Le Cameroun dispose de nombreuses réserves d’or. Selon Justin Kamga, coordinateur de l’Association des forêts et du développement rural (FODER) à Yaoundé, les firmes chinoises exploitent des mines illégales dans la région de l’est-Cameroun et ne respectent pas suffisamment la terre. En effet, des machines industrielles lourdes sont utilisées et perforent sauvagement les terres agricoles faisant des trous de 30 mètres de profondeur au grand désarroi des populations. Tandis que les miniers locaux utilisent généralement des méthodes minières artisanales qui ne détruisent pas l’environnement.
Selon Kamga, entre 2012 et 2015, plus de 250 fouilles ont été abandonnées, principalement par des firmes chinoises. Par ailleurs, plus de 100 personnes sont mortes entre 2015 et 2018, dans de tels trous, provoquant des glissements de terrain et suscitant même l’indignation locale des firmes chinoises. En décembre 2018, neuf personnes sont mortes dans un tel incident, selon FODER.

La réglementation stipule que les exploitants doivent couvrir les trous en toute sécurité, mais Kamga souligne que les autorités camerounaises protègent les firmes minières chinoises, qui ne sont donc pas sanctionnées par la loi. Il convient de rappeler que le Cameroun était classé 152ème pays sur 180 selon l’indice de perception de la corruption 2018. Selon X. Auregan, l’exploitation minière imprudente a terni l’image de la Chine mais il est peu probable que ce soit la raison de l’annulation de la dette de 2018. « La Chine voit sa présence durable et l’importance de cette région du Cameroun « , a déclaré Roberts.
En somme, tant que la Chine va sentir la nécessité d’une présence maritime en Afrique centrale, il pourrait avoir bien d’autres allègements de la dette du Cameroun.

Docteur Fred EKA (Mars 2019)

[1] Absence de conditions– ou plutôt séduisantes : pas de contrepartie politique, pas ou peu de contrôle de la corruption, pas d’obligation de privatisation.

[2] La ville angolaise de Kilamba en est un exemple de cet endettement inutile. Cette ville a été construite par la Chine en Angola, en 2011 après 3 ans de travaux avec une capacité d’accueil d’un demi-million d’habitants pour un coût de 3,5 milliards de dollars. Malgré tout le confort nécessaire, Kilamba n’est pas très habitée et l’Angola a eu beaucoup de difficultés à cause du repli des cours du pétrole.

[3] Banque chinoise de développement

[4] Ibrahim Anoba, Prêts chinois: opium de l’Afrique, Libre Afrique, 22 septembre 2018.
https://www.afrik.com/prets

[5] https://africacheck.org/reports/no-china-does-not-own-more-than-70-of-kenyas-external-debt/

[6] Le montant cumulé des prêts obtenus inclut des prêts qui peuvent avoir été remboursés en partie ou en totalité ainsi que des prêts qui n’ont pas encore été servi ou qui ne le seront jamais. De ce fait, ce montant pourrait surestimer l’endettement. Mais dans le même temps, il ne révèle pas le coût de ces prêts ni les intérêts restant à servir, et donc pourrait sous-estimer l’endettement. http://www.sais-cari.org/data-chinese-loans-and-aid-to-africa/

[7] La corrélation de Spearman est utilisée lorsque deux variables semblent corrélées sans que la relation entre les deux variables ne soit évidente. Une corrélation strictement vérifiée entre les deux variables se traduit par : le pays le plus endetté est aussi celui qui a le plus contracté de prêts chinois ; le pays le plus endetté en second est aussi celui qui a le plus contracté de prêts chinois en second ; et ainsi de suite.
De fait, ce coefficient montre rarement une corrélation parfaite (valeur du coefficient 1). On considère qu’il y a une forte corrélation entre les deux variables dès lors que ce coefficient est supérieur à 0,7. Ce coefficient peut aussi prendre une valeur négative. Dans ce cas, l’hypothèse d’une corrélation entre l’endettement et les prêts chinois, se traduit par : le pays le plus endetté serait aussi celui recourant le moins aux prêts chinois.

[8] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/14/l-afrique-sous-la-menace-du-surendettement-effet-pervers-des-prets-chinois_5298844_3212.html

[9] Voir Brautigam (D.) et Hwang (J.), 2016, « Eastern promises: New data on Chinese loans in Africa, 2000 to 2014 », Working Papers, n° 4, China‑Africa Research Initiative.

[10] la pauvreté définie comme un revenu annuel de moins de 2 300 yuans (environ 340 dollars américains)

REFERENCES :

APA News (2019), La Chine annonce l’allègement de la dette du Cameroun (officiel), Le Journal du Cameroun, 19 janvier.
https://www.journalducameroun.com/la-chine-annonce-lallegement-de-la-dette-du-cameroun-officiel/

Banque de France, 8 octobre 2018, Rapport annuel de la zone franc 2017
https://publications.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/818158_zf2017_v11_web_signets.pdf

Jean-Louis Billon (2018), « La dette n’est pas un problème chinois, c’est un problème africain », Le Monde Afrique, 26 septembre.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/09/26/la-dette-n-est-pas-un-probleme-chinois-c-est-un-probleme-africain_5360659_3212.html

Jenny Marsh(2019), China just quietly wrote off a chunk of Cameroon’s debt. Why the secrecy? CNN, 5 février.
https://edition.cnn.com/2019/02/04/china/cameroon-china-debt-relief-intl/index.html

Nathanaël T. Niambi (2019), La Chine en Afrique : Diplomatie de l’endettement ? Open Journal of Political Science, n° 9, p. 220-242.
https://file.scirp.org/pdf/OJPS_2019012216144063.pdf

Nyshka Chandran (2017), China’s using cheap debt to ‘bend other countries to its will,’ academic say, CNBC, 22 december.
https://www.cnbc.com/2017/12/22/one-belt-one-road-china-loans-are-debt-bondage-says-brahma-chellaney.html

Sébastien Le Belzic (2018), L’Afrique sous la menace du surendettement : effet pervers des prêts chinois, Le Monde Afrique, 14 mai.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/14/l-afrique-sous-la-menace-du-surendettement-effet-pervers-des-prets-chinois_5298844_3212.html

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