L’Algérie saura-t-elle déjouer le piège des « révolutions de couleur » ?

Les élections présidentielles algériennes du 12 décembre approchent. L’occasion de revenir sur le mouvement du Hirak, qui agite les rues depuis février dernier et a fait chuter le gouvernement Bouteflika.

Cet article est tiré du dossier en deux parties de notre Lettre stratégique hebdomadaire « Voir l’Afrique avec les yeux du futur » des 6 et 13 novembre 2019.

En pleine révolution en Algérie, la place Emir Abdelkader à Alger demeure un symbole fort
En pleine révolution en Algérie, l’émir Abdelkader, résistant à l’occupation française, demeure une figure forte pour la nation. Photo de la place Emir Abdelkader à Alger

« (…) Par où la raison, comme un souffle, nous porte, par là nous devons aller. » « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités (…), il n’y aura de fin aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain (…) » Socrate, dans La République de Platon, livres III et V.

Il y a un mois, vendredi 1 novembre, on célébrait les 65 ans du début de la guerre d’Algérie (1954-1962). Le mouvement du Hirak redoublait alors de présence et d’espoir dans les rues algériennes, appelant à une « Seconde indépendance ». Alors que le système financier transatlantique, basé sur le pillage du travail, des ressources physiques et des peuples, vit probablement ses dernières heures sous la menace du krach, nous vivons une année sans précédent en terme de révoltes simultanées – de l’Amérique latine à l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient et l’Europe. Plus que jamais, l’occasion est donnée, à tous, d’en faire un levier pour une prise de conscience collective, en vue d’un changement de paradigme. La condition : avoir un projet et ne pas tomber dans certains pièges. C’est pourquoi nous avons décidé de vous livrer un dossier très largement inspiré de l’article de l’algérien Ahmed Bensaada, intitulé : Huit ans après, la « printanisation » de l’Algérie et de nos connaissances sur la pénétration anglo-américaine dans les dites révolutions de couleur.

Docteur en physique et analyste géopolitique, Ahmed Bensaada est notamment l’auteur de l’ouvrages Arabesque américaine (version revue et augmentée intitulée “Arabesque$” (Bruxelles 2015 et Alger 2016)) et coauteur de La face cachée des révolutions arabes. Ses mises en garde (autant que ses espoirs dans cette révolution – que nous partageons avec lui) confirment les témoignages que nous avons recueillis sur le terrain : bien que très enthousiastes et déterminés à en finir avec la corruption et l’absence de perspectives économiques, les Algériens sont tout à fait conscients du terrain miné et des risques encourus, tant en terme de récupération (due à l’absence de projet politique), que d’ingérence extérieure (due à la présence et au soutien logistique de nombreuses ONG sur place).

Certes le spectre de l’ingérence fut longtemps (et l’est toujours) agité par les autorités pour maintenir le statut quo politique, mais il n’en reste pas moins, comme nous allons le voir, une réalité à voir en face pour ne pas rater l’occasion.

Printemps arabe en Algérie: le précédent avorté de 2011

C’est ainsi que tout récemment voyait le jour, en marge de la révolte populaire, le « Collectif de la société civile algérienne pour une sortie de crise pacifique ». En son sein, figuraient notamment : la Ligue Algérienne des Droits De l’Homme (LADDH) ; l’ONG du RAJ (Rassemblement d’Actions Jeunesse) – fondée en 1992 pour sensibiliser les jeunes aux problèmes sociaux, à l’importance des droits de l’homme, de la citoyenneté et de la solidarité – ; « SOS Disparus » – regroupée avec 26 associations de 12 pays différents au sein de la Fédération Euro-Méditerranénne Contre les Disparitions Forcées (FEMED), domiciliée en France – ; ou encore le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP).

En fait, ces mêmes organisations algériennes, avec d’autres personnalités et partis politiques, s’étaient déjà regroupées en 2011, cette fois sous l’égide de la « Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie » (CNCD).

Leur objectif à l’époque ? Externaliser en Algérie le phénomène de « printemps arabe », alors en cours dans les pays voisins. Mais l’étincelle n’avait pas pris. D’abord car les Algériens sont un peuple fier : après 2 000 ans de résistance héroïque contre les invasions romaines, turques, arabes, espagnoles, françaises, etc., ils réfléchissent à deux fois avant de valider un processus d’« exportation » politique. Ensuite car la période plus récente de la « décennie noire » (années 1990), avec ses plus de 150 000 victimes dans les massacres dus au terrorisme islamiste, a laissé des cicatrices à vif : il n’était pas question, il y a encore huit ans, de prendre le risque d’un nouvelle déstabilisation du pays. Malheureusement, les tragiques événements qui sont ensuite survenus en Libye et en Syrie leur ont donné raison.

Les révolutions de couleur et la NED

Mais quel point de convergence a pu mettre si facilement en accord ces organisations humanitaires, politiques et de la société civile algérienne ? Ils sont tous, de près ou de loin, financés par un organisme américain : la NED (National Endowment for Democracy) !

Totalement sous la coupe de l’État américain, la NED est financée par un budget voté par le Congrès. Ses fonds sont gérés par un conseil d’administration, où sont représentés : le partis Républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des États-Unis et le syndicat AFLCIO. Pour comprendre son rôle, lisons déjà l’inscription qui figure sur le site du CIPE (Centre de défense des entreprises privées internationales), qui est l’un des quatre instituts américains qui composent la NED : « Au CIPE, nous pensons que la démocratie est à son apogée lorsque le secteur privé est en plein essor [sic!]. En collaborant avec nos partenaires locaux, dont des associations professionnelles, des chambres de commerce, des groupes de réflexion, des universités et des organisations de défense des droits, le CIPE contribue à créer un environnement favorable à la prospérité des entreprises. Cela ne peut se produire que lorsque les institutions fondamentales de la démocratie sont fortes et transparentes. Nous sommes là pour aider à construire ces institutions. C’est notre mission. C’est notre force. »

Le CIPE est en relation avec le think-tank algérien CARE : Cercle d’Action et de Réflexion autour de l’Entreprise. Plus brutale est la déclaration de l’un des concepteurs de la NED, Allen Weinstein, en 1991 : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA » ! Le président de la NED, Carl Gershman, a pour sa part résumé ainsi sa mission: « La promotion de la démocratie est devenue un champ établi de l’activité internationale et un pilier de la politique étrangère américaine ».
Cette dernière déclaration date de 1999.

1999 : 10 ans après la fin (officielle) de la Guerre froide, c’est justement le moment où les premières « révolutions de couleur », ancêtres des « printemps arabes », allaient faire tomber de nombreux dirigeants dans les pays de l’Est et de l’ex URSS : Serbie (2000), Géorgie (2003), Ukraine (2004), Kirghizstan (2005), etc. L’apothéose allait arriver plus tard, en 2014, avec la seconde révolution (de Maïdan) en Ukraine, qui allait faire tomber Viktor Ianoukovytch – alors en passe de signer des accords économiques avec Vladimir Poutine – , et mettre en place, sur fond de guerre civile, un nouveau gouvernement parrainé par des milices bandéristes (néo-nazies). Et ce… « grâce » à l’intervention de la sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland, qui après avoir distribué des petites pains aux manifestants, allait reconnaître, quelques mois plus tard, avoir fourni 5 milliards d’aide américaine pour favoriser ce « changement de régime ».

Reconnaître la marque de fabrique des révolutions de couleur

Mais revenons à l’Algérie. Depuis février, le calme et la détermination règnent dans les manifestations, malgré l’oppression et les arrestations sommaires qui se multiplient, à quelques semaines des nouvelles élections. Ce pacifisme a conquis l’opinion. Les Algériens ont acquis le respect d’un grand nombre de Gilets jaunes en France, et probablement de nombreux citoyens en quête d’un changement à travers le monde. Leur capacité a fraterniser avec les forces de l’ordre et les militaires – dont certains ont peu à peu lâché le pouvoir (bien que pas forcément pour les bonnes raisons) – a forcé l’admiration ; tout comme leur civisme (nettoyage des rues à la fin des rassemblements, malgré un problème reconnu de propreté dans le pays).

Nous avons tous été séduits par leur sens de l’humour, et leurs slogans satiriques et poétiques : « On veut le divorce, vous êtes répudiés trois fois » ; « J’ai testé ce régime et je n’ai pas maigri, alors je change de régime » ; « Erreur 404 : president not found » ; « Il n’y a que CHANEL pour faire le n°5 » [en référence au 5e mandat de Bouteflika] ; « Ils pensaient nous enterrer, mais ils ignoraient qu’on était des graines » ; « Pour la première fois, j’ai pas envie de te quitter mon Algérie », etc.

Un vent de printemps a balayé le pays, et nous nous en sommes tous réjouis. Oui mais voilà… Même si elle apparaît parfois spontanément car elle relève du bon sens, même si elle a rencontré un peuple suffisamment mûr pour l’appliquer, cette approche non-violente n’est pas spécifique à l’Algérie.

Elle est inspirée d’une méthode bien précise, distillée depuis longtemps à grande échelle sur les réseaux sociaux. Elle est éprouvée sur le terrain depuis 20 ans, notamment dans le contexte de manifestations justement issues de contestations électorales. Récemment, elle était au cœur des printemps arabes. On connaît notamment les symboles pacifiques et rassembleurs, telles que les couleurs – orange (Ukraine), verte (Iran), blanche (Russie), etc. – mais aussi les fleurs : rose (Géorgie), jasmin (Tunisie) tulipes (Kirghizistan), etc… On ne connaît que trop bien le fameux « poing d’Otpor », décliné presque partout, jusqu’au Venezuela en 2014 (JAVU) ou en Iran en 2009. C’est ce même poing, revisité, qui apparaît sur de nombreuses pancartes en Algérie. On se souvient aussi des mises en scènes, comme les simulacre de funérailles de dirigeants ; ou des chants particulièrement émouvants, comme, tout récemment, la 9e Symphonie de Beethoven chantée en arabe au Liban (qui nous émeut d’autant plus qu’elle fut chantée par les Allemands en 1989).

Quand la NED et CANVAS tissent leur toile

Ces méthodes, très codifiées, sont héritées des enseignements du mouvement « CANVAS » (Centre for Applied Non Violent Action And Strategies) : un centre spécialement dédié à la formation de révolutionnaires à travers le monde. Parmi les préconisations de CANVAS, on trouve notamment : 6) pétition de groupe ou de masse ; 7) slogans, caricatures et symboles ; 8) banderoles, panneaux d’affichage ; 12-a) messagerie électronique de masse ; 25) affichage de portraits ; 32) raillerie des officiels ; 33) fraternisation avec l’ennemi ; 35) sketch et canulars ; 36) théâtre et concerts ; 37) chants ; 44) simulacre de funérailles ; 62) : grèves d’étudiants ; 63) désobéissance sociale ; 199) gouvernement parallèle.

Pour comprendre d’où vient CANVAS, revenons, une fois de plus, aux années 1999-2000, quand les premières « révolutions de couleur » firent chuter des gouvernements entiers dans les pays de l’Est, comme le yougoslave Slobodan Milosevic. Rappelez-vous : presque à chaque fois, cela s’est produit avec la bénédiction et les financements de l’État américain.


Il est intéressant de préciser que la NED (National Endowment for Democracy), qui se veut l’organisme par excellence d’exportation de la démocratie dans le monde, a été créée en 1983 sous le gouvernement Reagan – soit en pleine guerre froide ; et que ses financements, en plus de ceux précisés dans notre dernière lettre, proviennent également de multinationales américaines, telles que Chevron, Coca-Cola, la banque Goldman Sachs, ou encore Google et Microsoft. Notons aussi qu’elle n’est pas la seule à être impliquée dans ce genre d’activités. Opèrent également en ce sens : l’USAID (United States Agency for International Developement) ; l’IRI (International Republican Institute) ; le NDI (National Democratic Institute for International Affairs) ; la Freedom House ; l’Albert Einstein Institute ; ou encore l’Open Society Institute, du soi-disant « philanthrope » multimilliardaire Georges Soros.

Parmi les mouvements à l’origine des chutes de régimes dans les années 2000, on trouve notamment Otpor, dirigé par Srdja Popovic. Prônant la fameuse méthode de « résistance individuelle non violente », Popovic a ouvertement été inspiré par le philosophe et politologue américain Gene Sharp, professeur émérite à l’Université du Massachusetts (et candidat pour l’obtention du Prix Nobel de la paix en 2009 – cf notre article: Prix Nobel d’économie : petits arrangements entre amis, lettre n°45).


Plus précisément, c’est l’ouvrage de ce dernier, intitulé De la dictature à la démocratie, qui a joué un rôle clé : un écrit disponible gratuitement sur internet et traduit en pas moins de 25 langues (dont l’arabe) ! Or on le sait : quand c’est gratuit, c’est vous le produit ! Plus intéressant encore : c’est Gene Sharp qui a fondé l’Albert Einstein Institute… lui-même co-financé par la NED !

Ce sont donc les activistes d’Otpor, gonflés par leurs premiers succès dans les pays de l’Est – et les coups de pouce américains –, qui ont décidé de fonder CANVAS sous la direction de Popovic. Selon M. Bensaada, CANVAS a notamment aidé les activistes au Liban en 2005, aux Maldives en 2008, et notamment, bien qu’avec moins de succès, au Venezuela et en Iran (pour ne citer que ceux-là). L’Égyptien Mohamed Adel, porte-parole du Mouvement du 6 avril, a affirmé, dans une interview accordée à la chaîne Al Jazeera diffusée le 9 février 2011, avoir bel et bien effectué un stage chez CANVAS en Serbie en été 2009 (avant, donc, les émeutes de la place Tahrir). Ce que Popovic confirmera : « Oui, c’est vrai. On a notamment formé des jeunes du Mouvement du 6 avril ».

Et les GAFAM dans tout ça?

Parmi les préconisations de CANVAS figure en bonne place le rôle des réseaux sociaux – qui ont été d’une efficacité fulgurante. L’un des activistes les plus connus du printemps égyptien, Wael Ghonim, a lui-même écrit un livre intitulé Révolution 2.0. Certains commentateurs occidentaux ont alors appelé le réseau de militants arabes à l’origine des mobilisations « la Ligue arabe du net ». Or bien avant le début officiel des printemps arabes (fin 2010), cette ligue a eu l’occasion de se réunir plusieurs fois. Citons
l’événement de Beyrouth du 8 au 12 décembre 2009, qui a rassemblé 60 cyberactivistes de 10 pays arabes. Outre les Tunisiens, Égyptiens et Syriens (plus attendus a posteriori), figuraient également un Mauritanien, un Bahreïni, un Marocain, un Soudanais, etc.


Pire : en 2008, 2009 et 2010, M. Bensaada affirme que ce sont les GAFAM eux-mêmes – Twitter, Youtube, Goggle, Facebook, etc. – (et dont certains, rappelons-le, financent directement la NED) qui ont directement collaboré avec le Département d’État américain et les organismes d’exportation de la démocratie pour soutenir ces cyberactivistes. Ils ont agi sous l’égide de l’AYM : Alliance de Mouvements de Jeunesse, visant explicitement à identifier des cyberactivistes et à les mettre en lien ; mais également à les mettre en relation avec des membres de la société civile, et à les soutenir, les former, les conseiller, et leur fournir les plate-forme nécessaires pour se développer dans le temps.

Enfin, cerise sur le gâteau, Hillary Clinton elle-même, alors secrétaire d’État du même gouvernement Obama que Victoria Nuland en 2014, est intervenue en personne dans le sommet de l’AYM en 2009. Après cela, la « démocrate » américaine ne va plus tarir (sans mauvais jeu de mot) d’éloges à propos du rôle des nouvelles technologies dans les révolutions arabes. Le 28 octobre 2011, elle n’hésitera pas à s’afficher dans son bureau, main dans la main avec l’activiste yéménite Tawakkol Karman (qui, comme le souligne Ahmed Bensaada, « coule des jours paisibles en Turquie alors que son pays est à feu et à sang »). Plus tard on la verra également en photo avec l’activiste syrien Radwan Ziadeh, du Conseil national syrien… financé par la NED. C’est la même Hillary Clinton qui se réjouira de la mort du président Mouhamar Khadafi, survenue sous le coup des Américains et sans aucune forme de procès, après la fameuse révolution libyenne – ouvertement soutenue par la France et les États-Unis (et qui s’est traduite par le chaos et la dissémination du terrorisme que l’on sait).


Puis ce sera la tentative avortée, décrite plus haut, d’importation des printemps arabes en Algérie en 2011, par les mêmes ONG et mouvements qui sont présents cette année dans les manifestations…

Pas de révolution sans projet

Comme le précise avec pertinence Ahmed Bensaada : « Tout comme leurs ‘confrères’ qui ont mené les révolutions colorées, les cyberactivistes arabes ont disparu de la scène politique. Leur rapide évanescence est due au fait que ces dissidents n’ont aucune ‘compétence’ (et donc aucune utilité) dans les événements qui suivent la chute des régimes en place. Il faut comprendre que la formation des dissidents par les organismes américains d »exportation’ de la démocratie est exclusivement centrée sur l’étêtement
des régimes sur non sur l’action politique qui en résulte.
»


Alors que nous écrivions ces lignes, le gouvernement Morales de Bolivie chutait sous les coups des révoltes (très violentes) de la rue. Malgré ses imperfections – et comme de nombreux autres de sa génération sur le continent – il avait pourtant œuvré pour le développement économique, social, industriel ainsi que pour l’indépendance de son pays. Certains qualifient déjà cet événement de « coup d’État » fasciste, à la manière des méthodes maintes fois utilisées par la CIA depuis les années 1970 en Amérique du Sud. Mais au même moment, le peuple argentin, lessivé par quatre ans d’austérité au profit de Washington et des financiers sous la présidence Macri, a réhabilité la faction Kirchner qu’il avait lui-même fait tomber lors de « révolutions anti-corruption » ; tandis que le peuple brésilien saluait la libération de Lula.

A l’évidence ceci n’a rien à voir avec la problématique bien réelle de corruption à tous les étages en Algérie, qui gangrène toute l’économie du pays, et rend plus que légitime le soulèvement du peuple. Mais cela n’enlève pas, dans ce contexte où la mondialisation et le pouvoir financier sont aux abois, le risque d’ingérence et de noyautage du Hirak – dont le gouvernement tire profit pour justifier son maintien au pouvoir.


Comme nous l’avons dit la semaine dernière, le peuple algérien n’est pas vraiment dupe des diverses ingérences et c’est tant mieux. Ce que montre notamment ce slogan du début des manifestations : « Macron, occupe-toi de tes Gilets jaunes, ça te suffit. Système dégage ! ». Il n’est donc pas interdit d’espérer que ne soit pas manquée cette nouvelle occasion… même au-delà des courtes échéances électorales du 12 décembre, pour laquelle les Algériens n’ont aucun illusion.


Quoiqu’il arrive, les manifestations pacifiques demeureront toujours plus souhaitables et efficaces que les insurrections violentes. Reste pour le peuple algérien – et pour tous les peuples concernés – à formuler et défendre un véritable projet (voir notre article « Préparons l’après Bouteflika avec de grands projets! »), une réelle stratégie politique, et à faire émerger des vrais leaders humanistes, capables de les porter en toute souveraineté. A l’échelle du pays, et à l’échelle des pays : car, en tout état de cause, cela devra se faire à la mesure de ce « système » qu’ils veulent voir « dégager » : un système bel et bien globalisé.

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