La Russie financera la première centrale nucléaire égyptienne

L’Égypte et la Russie ont signé le 19 novembre un accord pour la construction de la première centrale nucléaire en Égypte, a annoncé la télévision publique qui a diffusé la cérémonie en présence du président Abdel Fattah al-Sissi.

« Cette signature est un message illustrant le poids des relations entre nous et la Russie », a souligné le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, quelques semaines après le crash d’un appareil russe dans le Sinaï égyptien ayant coûté la vie aux 224 personnes à bord, majoritairement russes.

 

« Depuis longtemps l’Égypte rêvait d’avoir son programme nucléaire pacifique, pour la production électrique », a-t-il affirmé. Au début des années 1980, sous le régime du président Hosni Moubarak, l’Égypte avait déjà envisagé la construction d’une centrale électrique nucléaire à Dabaa à l’ouest d’Alexandrie mais le projet n’a jamais vu le jour, suspendu après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Une centrale nucléaire avec quatre réacteurs de chacun 1200 Mw de génération 3+ sera réalisée d’ici 2022. Le Caire s’est engagée à respecter sans faille le traité de non-prolifération des armes nucléaires. Après l’Afrique du Sud, l’Égypte deviendra le deuxième pays africain à accéder au nucléaire civil.

Si ce pays a choisit la Russie et non pas la France pour ce chantier, c’est que la Russie participe au financement de la centrale par le biais d’un prêt accordé aux autorités du Caire, selon un second accord signé lors de la même cérémonie au Caire.

Le président Sissi a précisé que ce prêt sera remboursé sur 35 ans, sans dévoiler plus de détails quant à ses modalités ou son montant. Déjà en février, lors d’une visite du président russe Vladimir Poutine au Caire, les deux pays avaient signé un accord préliminaire pour la construction de la centrale.

La centrale de Dabaa sera « le projet russo-égyptien le plus important depuis la construction du barrage d’Assouan et écrira une nouvelle page dans nos relations bilatérales », a conclu Sergeï Kirienko, le directeur général de Rosatom, l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique.

Leader mondial en nombre de réacteurs nucléaires construits simultanément à l’étranger, le portefeuille de Rosatom peut se prévaloir actuellement de commandes garanties pour 29 réacteurs dans 12 pays d’Europe, du Moyen-Orient et en Asie-Pacifique.

Egalement en première position en nombre de réacteurs en projet, Rosatom compte signer des contrats pour construire d’ici 5 ans entre 30 et 40 réacteurs à l’étranger. Son carnet de commande total dépasse aujourd’hui 300 milliards de dollars — ce qui en fait le plus grand « portefeuille nucléaire » du monde.

 

( Source : Solidarité et Progrès )

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